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Rassemblement du 27 novembre à Metz
Un climat instaurant un état de non droit.
samedi 28 novembre 2020
Le MRAP a pris la parole lors du rassemblement à Metz.
La banalisation de l’exception et des multiples dérogations au droit commun adoptées dans le contexte d’une grave crise sanitaire et face à des attentats sidérants débouche aujourd’hui sur une anomalie démocratique permanente qui exige des citoyennes et des citoyens la plus grande attention. Or ce que nous constatons et qui nous réunit ce soir c’est un climat instaurant un état de non-droit, donnant à la police un permis de matraquer, y compris les journalistes, et ouvrant la chasse aux migrants.
L’actualité des ces derniers mois a mis en évidence combien le racisme était profondément installé chez une partie des policiers. C’est cela que le ministre de l’intérieur devrait combattre avec la plus grande fermeté pour rétablir la confiance entre la police et la population.
C’est pourtant à l’inverse qu’il agit, notamment avec l’article 24 de la proposition de loi « sécurité globale ». Cet article est inutile. La législation actuelle permet de sanctionner les atteintes à la sécurité des policières et des policiers.
Et cet article est nuisible comme nous venons de le souligner.
De plus les articles 21 et 22 qui prévoient le déploiement massif de caméras mobiles et de drones, couplés aux caméras fixes déjà existantes, ne laisseraient plus aucune place à l’anonymat essentiel au respect du droit de la vie privée et de la liberté de manifester.
Le monde de surveillance généralisée prôné sous le vocable inquiétant de "sécurité globale" est à l’opposé de ce que doivent être la liberté, l’égalité et la fraternité dans une république garante des libertés individuelles et collectives.
La proposition de loi « sécurité globale » adoptée déjà par le parlement provoque une mobilisation qui ne cesse de grandir. Gouvernement et Parlement avaient pourtant été avertis par les avis négatifs rendus par la CNCDH et la défenseure des droits. Aujourd’hui le premier ministre est contraint d’annoncer la convocation d’une commission sur l’article 24. C’est un premier recul qui reste très insuffisant. Notre revendication c’est le retrait de la proposition de loi.