Le MRAP a lu

Sous ce titre apparemment provocateur, Ismaël Méziane propose une bande dessinée pédagogique qui présente et démonte les mécanismes du racisme. Il le fait avec la participation de Carole Reynaud Paligot qui fut commissaire de l’exposition « Nous et les autres, des préjugés au racisme » réalisée par le musée de l’Homme en 2017 et de Evelyne Heyer, antropoloque.
Dans l’introduction, Rachid Benzine, islamologue-politologue, affiche clairement l’intention : « pour en finir avec l’oppression (…)

L’enquête sociologique dont il est rendu compte dans cet ouvrage s’intéresse à ces français et françaises musulmans expatriés. Les universitaires voyant plusieurs de leurs étudiants et étudiantes quitter la France pour débuter leur carrière professionnelle ont voulu tester l’hypothèse d’une fuite de ces jeunes fortement diplômés et fortement discriminés dans l’accès à l’emploi ou dans le déroulement de leur carrière.
Une étude de Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin Publiée au (…)

Anne Terrier recueille dans son roman les souvenirs de Paula, une dame née en 1929 dans une famille de blancs créoles au cœur des Antilles. Le roman tisse l’histoire de son destin lorsqu’elle sera confrontée à un secret de famille dont les révélations bouleverseront aussi bien sa vie que celle de ses frères et sœurs.
Pour des raisons que Paula enfant ignore, ses parents l’envoient vivre avec ses deux jeunes sœur et frère ainsi que deux sévères tantes sur l’île de Marie -Galante, dans une (…)

La race est une idée née en Europe il y a trois cents ans. « Une idée pas sérieuse » sera-t-il précisé aussitôt.
Avec une entrée par double page et nombre d’illustrations, documents historiques, œuvres d’art ou dessins de Betty Bone, Marie Desplechin interroge le phénomène du racisme dans le monde. Elle décrit les étapes de la construction de ces représentations et pour mieux en montrer le caractère inventé, elle livre « la véritable recette de la fabrication de la race » et provoque le (…)

Roman bouleversant qui traite de l’exil d’un jeune marocain, du déchirement de quitter sa terre pour connaître une vie de misère en France dans les années 60-70.
Le livre débute sur la nouvelle du décès de ce père que son fils, Amine, avait choisi d’oublier depuis vingt-deux longues années suite à des malentendus, des non-dits et des drames. Amine revient à Trappes, découvre les rites de la toilette mortuaire du défunt auquel tout fils aîné doit se soumettre, mais surtout, cachée dans un (…)

Ses pages se déplient sur trois mètres offrant recto verso une frise chronologique riche de 60 dates, de 647-709 situant les débuts de l’esclavage transsaharien jusqu’à 2017 marquée par la diffusion de la vidéo de CNN montrant la vente aux enchères en Lybie d’hommes noirs migrants.
L’esclavage antique est évoqué dans l’introduction, le droit romain ayant servi de sources pour l’élaboration au XVIIème du statut des esclaves considérés comme des biens meubles. Les auteurs reviennent à (…)

Un conte délicieux qui met l’humour au service de la connaissance, de la réflexion et promeut la diversité.
Stupeur générale quand le débat télévisé organisé à la veille de l’élection présidentielle s’interrompt brutalement. La candidate qui rejette les immigrés ne parvient plus à articuler le moindre mot. Et le symptôme gagne son adversaire comme les deux journalistes chargés de la modération du débat. Les mots immigrés se sont mis en grève !
L’AMI, l’association des mots immigrés, (…)

En 1802, Aminata est une vieille femme. Elle se trouve à Londres, invitée par des militants abolitionnistes qui souhaitent utiliser le récit de sa vie pour défendre leur cause.
Enlevée à l’âge de 11 ans à proximité du village de Bayo en Guinée où elle est née et a grandi entourée de son père, un joaillier peul et de sa mère sage-femme bambara, elle est déportée puis réduite en esclavage en Caroline du Sud. La solidarité entre esclaves, le souvenir des enseignements reçus de ses parents (…)

“Dire que j’écris me gêne, complexe d’ancien pauvre, d’ex-fils-d’immigré, d’épisodique schizophrène car j’suis devenu français. J’ai du mal à écrire car je m’écris et m’écrire c’est saisir une plaie par les deux bouts et l’écarter un peu plus. La plume m’a séparé de mes compagnons d’infortune, tous ces « Mohamed » de ma banlieue nord hachés menus par une société qui a rêvé d’un « vivre ensemble » sans en payer le prix. Je raconte une fêlure identitaire, un rendez-vous manqué. C’était l’année (…)

Comment parler de l’immigration aujourd’hui sans évoquer le sort fait à ceux que l’on continue de qualifier, génération après génération, d’ « issus de l’immigration » ? Quel est ce concept étrange ? Un immigré, on sait ce que c’est, on le définit : une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France, en ayant acquis ou non la nationalité française. En combinant droit du sol et volonté exprimée, les enfants ne sont plus qualifiés d’immigrés, et cela marche très bien, sauf donc avec (…)